Le pain et ses dérivés, les céréales infantiles et les biscuits font partie du groupe alimentaire des féculents. Ils sont produits à partir de blé le plus souvent mais aussi, d’épeautre, d’orge, d’avoine, de seigle… Cependant, selon la quantité de sucre ajouté qu’ils contiennent, ils peuvent également faire partie des produits sucrés ! Pour en savoir plus quant à leur introduction, leur fréquence et les quantités recommandées chez nos jeunes enfants, je vous propose cet article, qui, j’espère, vous apportera un maximum d’informations !
Les céréales infantiles peuvent être consommées dès le début de la diversification alimentaire, recommandée aujourd’hui entre 4 et 6 mois révolus. Elles seront le moyen d’introduire le gluten facilement. Petit aparté, selon l’ESPGHAN, c’est-à-dire la société européenne de nutrition pédiatrique : « Le gluten peut être introduit entre 4 et 12 mois, mais la consommation de grandes quantités doit être évitée pendant les premières semaines après l’introduction du gluten et plus tard pendant la petite enfance ». Cela veut donc dire que le gluten doit être présent dans l’alimentation du jeune enfant mais qu’il convient d’en proposer en quantité raisonnable. Concernant le pain et les biscuits, il est primordial d’attendre que les capacités oro-motrices de votre enfant soient suffisamment matures pour une découverte en toute sécurité. Il convient de proposer ces aliments lorsque l’enfant tient bien assis dans sa chaise haute, à 90° avec un minimum de soutien sans oublier le repose-pied !
Exemple d’introduction de ces aliments…
- Jusqu’à 10/12 mois, le lait (maternel ou infantile) suffit généralement au petit déjeuner. À partir de cet âge, on peut le compléter par du pain avec une noisette de beurre ou de purée d’oléagineux sans sucre ajouté (amande, noix, noisette) et, plus ou moins, quelques morceaux de fruits.
- Il sera préférable d’éviter les collations dans la matinée à base de biscuits ou de pain, car cela demanderait à votre enfant de digérer régulièrement et limiterait potentiellement l’appétit du déjeuner.
- Concernant le déjeuner et le dîner, la portion de féculent peut être remplacée par du pain, même complet, de temps en temps, si vous n’avez que des légumes à proposer. . J’en profite pour vous préciser que des préparations à base de farine de différentes céréales ou légumineuses peuvent être proposées à votre enfant (blé, épeautre, avoine, lentille, pois chiche…). Elles peuvent être blanche, semi-complète ou complète selon la tolérance digestive de votre enfant. Il en est de même avec les féculents (riz, pâtes, semoule…). Moins les céréales sont raffinées, plus elles contiennent de vitamines, de minéraux et surtout de fibres !!! Ce qui en fait de véritables alliées pour la santé des petits comme des grands.
- Au goûter, le produit céréalier n’est pas une obligation, une tétée ou du lait infantile avec une portion de fruit peut suffire, selon l’appétit de l’enfant. En revanche, si un produit céréalier complète le goûter, il conviendra d’en proposer une portion qui correspond à 1 tranche de pain (en évitant le pain de mie qui est généralement sucré et peut entrainer des fausses routes pour les plus jeunes), 1 petite crêpe, 1 pancake, 1 galette de riz ou de maïs, 1 Pain des fleurs® (avec ou sans gluten), ½ à 1 petite part de gâteau maison sans sucre ou peu sucré, voire même en combinaison avec l’apport lacté sous forme de riz au lait, de semoule au lait, de porridge…
Lors de vos achats, prêtez attention à la quantité de glucides, c’est-à-dire de sucre, dans les produits industriels que vous achetez. Les produits pour « bébés » du commerce type gâteaux ou boudoirs peuvent être relativement sucrés. Privilégiez la mention « dont sucre » avec la teneur la plus basse possible ! Concernant les céréales du commerce au rayon « enfant » cette fois, c’est-à-dire non infantiles, elles sont à considérer comme des produits sucrés. Ces dernières sont vraiment à éviter avant 3 ans et à limiter au maximum par la suite. Vous l’aurez compris, privilégiez autant que possible le fait maison, sans sucre ajouté ou avec le moins du sucre possible ou en réduisant la portion indiquée sur la recette. Petite astuce : pour donner un léger goût sucré à vos préparations, vous pouvez incorporer des fruits comme la banane ou encore de la compote de fruits ; par exemple : pancakes à la banane, cake aux pommes, biscuits à la compote de poires…
Pour finir…
Je finirai cet article en parlant d’une idée souvent véhiculée : « Un morceau de pain bien dur ou un quignon de pain aide bébé à faire sortir ses petites dents ». En réalité et de manière générale, c’est la mastication et le broyage des aliments, même mous, au même titre que les anneaux de dentition, qui facilite la perforation de la gencive pour laisser sortir la dent ! Étant donné que le pain n’a pas un réel intérêt nutritionnel, il n’est pas nécessaire de le proposer dans cet objectif-là ; tout aliment en morceaux avec une texture adaptée à votre enfant aura le même effet et une carotte bien cuite et bien fondante sera d’autant plus facile pour bébé pour introduire les morceaux.
En conclusion, variez les sources de féculents que vous proposez à vos enfants, limitez aux maximum les produits riches en sucres ajoutés et cuisinez dès que possible de bons petits plats qui raviront les papilles de vos petits et développerons leur palais !
Diététicienne – Nutritionniste spécialisée en pédiatrie
Sources
· Fewtrell M, Bronsky J, Campoy C, Domellöf M, Embleton N, Fidler Mis N, Hojsak I, Hulst JM, Indrio F, Lapillonne A, Molgaard C. Complementary Feeding: A Position Paper by the European Society for Paediatric Gastroenterology, Hepatology, and Nutrition (ESPGHAN) Committee on Nutrition. J Pediatr Gastroenterol Nutr. 2017 Jan ;64(1) :119-132. Doi : 10.1097/MPG.0000000000001454. PMID : 28027215.