On pourrait se dire, formidable, le miel c’est bon pour la santé, c’est pur, c’est naturel. Quoi de meilleur ? Je vais donner du miel à bébé !
En théorie, ce pourrait être vrai. En effet, nos chères amies les abeilles sont de grandes travailleuses qui méritent notre plus grand respect. Songez-y : pour fabriquer un kilo de miel, il leur faut récolter le nectar de 20 millions de fleurs, ce qui représente 20.000 sorties (par abeille), soit près de 40.000 km, soit l’équivalent du tour de la Terre !
Ensuite, pour faire du miel, il leur faut récolter le nectar des fleurs qu’elles avalent et accumulent dans leur jabot tandis que leurs pattes arrière se chargent à chaque passage d’un peu du pollen des fleurs. Ensuite, de retour à la ruche, elles régurgitent le nectar et le passent aux ouvrières qui vont se le passer entre elles ; en somme, elles font du bouche à bouche ! De jabot en jabot, ce nectar s’enrichit des sucs et des enzymes salivaires des abeilles pour voir sa composition évoluer et se transformer peu à peu en miel. Elles vont alors le placer dans les alvéoles de la ruche et les obturer de cire. Ce sera leur réserve de nourriture calorique. Oui, mais ça c’était sans compter sur la présence humaine qui vient lui en prendre une partie, pour se régaler. Je vous rassure, l’apiculteur en laisse toujours assez pour la ruche. Il doit rester au moins 15 kilos de miel dans une ruche à l’approche de l’hiver.
Donner du miel à bébé : oui ou non ?
Une ruche ce n’est pas que du miel. Il y traîne aussi du pollen et des spores ramenées par les pattes des abeilles. Et c’est là que le bas blesse. Car parmi ces spores, on risque de trouver des spores de Clostridium Botulinum. Pour un enfant plus âgé ou un adulte, pas de problèmes. Mais pour un nourrisson dont la flore est fragile et le système immunitaire encore immature, il y a possible danger.
Ces spores peuvent, en effet, éclore dans le tube digestif et libérer de la toxine botulique, responsable de botulisme.
Les signes ?
Une constipation au début, puis très vite des troubles neurologiques importants. Heureusement, pris à temps et bien soigné, il n’y aura pas mort d’homme. Mais si on peut éviter, c’est mieux.
Donc refrénez votre envie de lui donner du miel, jusqu’à l’âge de un an. Après, pas de problème !