A chaque âge ses problèmes.
Chez le nourrisson
Le risque de carences est très faible tant qu’il est nourri au lait de sa mère (exclusivement jusqu’à 5 – 6 mois) et/ou avec un lait infantile pour nourrisson (1er âge, de la naissance à 4-5 mois) ou un lait de suite (de 4-5 mois à 12 mois). Ces laits infantiles sont en effet conçus pour apporter à l’enfant l’essentiel de ses besoins nutritionnels quand ils sont consommés à raison d’au moins 500 ml par jour (l’équivalent de 2 ou 3 biberons par jour). Au moment de la diversification alimentaire, les faibles quantités d’aliments introduits progressivement ont peu d’impact sur les apports nutritionnels ; ceux ci sont surtout assurés par le lait infantile. Ainsi tant que l’enfant en boit suffisamment, il est protégé des carences.
En revanche, toute substitution de ces laits infantiles par un lait de vache (ou de chèvre ) ou par des jus végétaux conduirait à un appauvrissement des apports nutritionnels et donc à l’apparition de carences multiples incompatibles avec un développement staturo-pondéral correct du nourrisson.
Après l’âge d’un an
Le lait de vache peut faire son apparition, ou un lait de croissance (enrichi en fer). Les quantités d’aliments sont devenues suffisantes pour apporter suffisamment de nutriments, minéraux et vitamines compatibles avec les besoins du jeune enfant. Il suffit qu’il mange alors de tout, en quantités suffisantes pour ne pas avoir de carences (à l’exception de la vitamine D qui nécessite une supplémentation régulière).
En revanche, toute suppression de familles entières d’aliments risque d’exposer l’enfant à des carences :
- pas de viande ni de poisson, attention au risque de manque de fer et d’oméga 3,
- pas de produits laitiers, attention au risque de manque de calcium,
- pas de fruits frais, attention au risque de manque de vitamine C.
Aucun aliment n’est parfait, mais ils se complètent tous : tout est une question d’équilibre.
Voici un exemple d’une journée équilibrée et satisfaisante sur le plan nutritionnel, pour un enfant de 3 ans :
- Au petit déjeuner : un bol de chocolat chaud et une tartine de pain beurrée – une clémentine ou un petit verre de jus d’orange.
- Au déjeuner : un petit morceau de viande ou de poisson (compter une portion de 30 à 40g) ou un œuf accompagné d’un peu de légumes et de féculents (pommes de terre, riz ou pâtes ..) – une petite part de fromage (environ 20g) et un petit fruit (clémentine, fraises …).
- Au goûter : un petit suisse et une compote (ou un fruit frais) – éventuellement un biscuit
- Au dîner : une assiette composée de légumes et de féculents – un demi yaourt et un fruit frais
En conclusion, plus un enfant mange de tout en quantités suffisantes, moins il a de risques de carences !
Dr Laurence PLUMEY
Médecin Nutritionniste. Hôpitaux de Paris IDF
Professeur de Nutrition
Auteur de nombreux ouvrages grand public