À la sortie de la maternité, le pédiatre a prescrit à votre bébé de la vitamine D, et vous vous demandez peut-être : À quoi sert-elle ? Jusqu’à quand vous allez devoir en donner à votre enfant ? Et en quelles quantités ? Quelles conséquences pourraient entraîner un déficit en vitamine D ? Ou au contraire, existe-t-il un risque de surdosage ? Toutes les réponses à ces questions sont dans cet article !
Comment apporter de la vitamine D à notre organisme ?
La vitamine D est une vitamine liposoluble, c’est-à-dire qu’elle se trouve dans les matières grasses des aliments. Cette dernière est indispensable à la croissance et à la minéralisation des os. Elle joue également un rôle dans la qualité du tissu musculaire ainsi que dans le renforcement du système immunitaire. Cette vitamine facilite aussi l’absorption du calcium avec l’aide du phosphore.
Il y a trois façons d’apporter de la vitamine D à notre organisme :
- L’alimentation : on retrouve principalement la vitamine D dans les aliments d’origine animale, telle que dans l’huile de foie de poisson, les abats, les poissons gras comme le saumon, le hareng, les anchois, la truite, la sardine, le maquereau, mais aussi dans le lait surtout entier, le beurre, le jaune d’œuf et certains champignons comme le shiitake ! Vous trouverez de la vitamine D également dans certains produits du commerce enrichis en vitamine D dont les plus courants sont le lait, les produits laitiers et les huiles
- Le rayonnement solaire : ce dernier en contact avec notre peau permet à notre organisme de synthétiser de la vitamine D
- La supplémentation médicamenteuse évoquée dans l’introduction
Combien de fois par jour faut-il en consommer ?
Mais alors, combien faut-il en consommer par jour ? Selon les nouvelles recommandations de la Société Française de Pédiatrie, comptez minimum 400 UI (= Unité Internationale) par jour de la naissance aux 2 ans de l’enfant puis 400 à 800 UI par jour de 2 à 18 ans chez l’enfant en bonne santé, ne présentant pas de facteur de risque. Enfin, il faudra compter 800 à 1600 UI par jour de 0 à 18 ans chez l’enfant présentant des facteurs de risque. Les femmes allaitantes, les femmes enceintes et les personnes ayant un régime spécifique tel que certaines formes de végétarisme devront également être particulièrement vigilantes quant à leurs apports en vitamine D.
À quoi cela correspond ? 200 UI de vitamine D correspondent à 30g de saumon, de sardine, de hareng ou d’anchois. Mais aussi à 50g de truite, 70g de maquereau, 5 œufs, 250g de girolles ou 500g de viandes ou d’abats ! Afin de combler les besoins des jeunes enfants, il est recommandé de consommer 2 poissons par semaine dont 1 poisson gras.
Ces apports ne sont pas à prendre à la légère étant donné qu’un déficit en vitamine D est fréquent et sous-diagnostiqué et qu’il peut entraîner des troubles musculaires, des troubles osseux (rachitisme) pouvant provoquer des déformations osseuses, mais aussi une diminution de la masse osseuse et donc un risque accru de fracture. À l’inverse, un excès d’apport en vitamine D peut provoquer une hypercalcémie, c’est-à-dire un taux trop élevé de calcium dans le sang, entraînant la calcification de certains tissus, et des conséquences cardiologiques et rénales.
C’est pour cela qu’une supplémentation est prescrite à votre enfant dès la sortie de maternité et pendant toute la durée de sa croissance de minéralisation osseuse, c’est-à-dire jusqu’à ses 18 ans. La plupart du temps, cette supplémentation médicamenteuse se trouvera sous l’appellation : Adrigyl, Deltius et Zyma D. Il est préférable de privilégier les médicaments aux compléments alimentaires. Ces derniers n’étant pas testés en laboratoires pharmaceutiques. De plus, des cas de surdosage ont récemment été rapportés chez les jeunes enfants à la suite de prise de ces compléments. Pour cela, il sera donc important de bien compter le nombre de gouttes que vous donnez à votre enfant, en respectant la prescription du pédiatre ou du médecin généraliste.
Vous avez maintenant beaucoup d’éléments sur cette vitamine ! Comme d’habitude, n’hésitez pas à demander conseil au pédiatre ou au médecin généraliste de votre enfant dès que nécessaire. Je termine donc, comme à mon habitude, par des recettes riches en vitamine D telle que : la tarte saumon épinard, l’omelette aux girolles, les crêpes ou encore les rillettes de sardines !
À très bientôt pour un nouvel article !
Diététicienne – Nutritionniste spécialisée en pédiatrie
Sources
· Avis complémentaire au point d’information du 27 janvier 2021 « vitamine D chez l’enfant : recourir aux médicaments et non aux compléments alimentaires pour prévenir le risque de surdosage »
· SFP. Recommandations de supplémentation. Nouvelles définitions. Guidelines 2021
· ANSES. « Vitamine D : pourquoi et comment assurer un apport suffisant ? ». 18 janvier 2021
· HAS. « Note de cadrage Utilité clinique du dosage de la vitamine D ». Janvier 2013