Isoflavones, parabènes, phtalates, bisphénol A, phytœstrogènes … Autant de mots barbares qui peuvent inquiéter lorsqu’on ne sait pas précisément de quoi il s’agit ! Qu’est-ce qu’ils signifient exactement ? Quels sont les risques pour la santé ? Comment préserver bébé pendant la grossesse et dans ses premiers mois de vie, voire au-delà ? Quels sont les gestes simples à adopter dans la vie de tous les jours ? Cet article est là pour vous aider à y voir plus clair (et non vous effrayer) afin de prendre les bonnes décisions au quotidien pour la santé future de votre enfant.
Tout d’abord, de quoi s’agit-il réellement ?
Par définition, les perturbateurs endocriniens sont des éléments ou des mélanges d’éléments extérieurs qui interfèrent et déséquilibrent le système hormonal. Il existe trois périodes dans la vie où l’exposition, même à faible dose, peut avoir des effets délétères sur le développement de l’enfant. Il s’agit de la grossesse, de la petite enfance et de la puberté. Les conséquences peuvent être une prématurité, une puberté précoce, une infertilité, une augmentation de la survenue d’obésité ou de diabète…
Les perturbateurs endocriniens sont des substances principalement chimiques qui se trouvent dans de nombreux produits de consommation courante, des emballages, des plastiques, des cosmétiques, des textiles, du matériel électronique, des pesticides, des produits ménagers… Comme vous l’avez compris, on en trouve partout mais quelques gestes simples vous permettent de les limiter.
Voyons justement comment limiter les expositions…
Vos premières actions faciles à mettre en place au quotidien sont d’opter pour des contenants en verre, d’éviter autant que possible d’utiliser le micro-ondes et de ne jamais réchauffer un contenant en plastique, d’autant plus s’il est détérioré. Pour faire bouillir de l’eau, on privilégie les bouilloires en inox ou en verre ou la casserole afin d’éviter le contact de l’eau chaude avec le plastique. Il est important également de changer toutes poêles ou casseroles abimées et d’en acheter des antiadhésives avec la mention sans « PFOA ». Par ailleurs, la règlementation agit aussi pour limiter l’utilisation de ces substances, comme vous le savez, avec l’interdiction du bisphénol A dans les biberons depuis 2015.
Mais ce n’est pas tout !
Concentrons-nous maintenant sur la présence potentielle de perturbateurs endocriniens présents naturellement dans les aliments. Les phytoœstrogènes sont des œstrogènes d’origine végétale. Pour rappel, les œstrogènes sont des hormones féminines qui ont une action sur le système uro-génital, la glande mammaire, le squelette, la peau et les muqueuses, le système cardiovasculaire, le cerveau, le système digestif. Les phytoœstrogènes en général et ceux du soja en particulier peuvent perturber les fonctions de ces œstrogènes. Ceux du soja sont les plus puissants et peuvent être absorbés à raison de plusieurs milligrammes par jour dès lors que des aliments à base de soja sont consommés.
On peut retrouver des isoflavones, ces fameux phytoœstrogènes dont nous venons de parler, dans le tonyu ou « jus » de soja, le tofu, les desserts à base de soja et certains compléments alimentaires contenant des extraits de soja. Quoi qu’il arrive, il est judicieux de toujours demander conseil à son médecin, gynécologue, pédiatre ou pharmacien avant de prendre des compléments alimentaires pendant la grossesse et l’allaitement ou d’en donner à son enfant pour éviter les erreurs et les risques de surdosage.
Pour l’instant, les données des études scientifiques sont insuffisantes pour prouver l’innocuité des phytoœstrogènes. C’est pourquoi, l’ANSES applique un principe de précaution et demande de limiter les produits à base de soja cités ci-dessus lors de la grossesse et chez le jeune enfant à 1 portion par jour au maximum.
J’en profite pour vous rappeler une information importante : les « jus » de soja, comme les autres boissons végétales (amandes, noisettes, épeautre…), ne doivent jamais remplacer ou se substituer au lait maternel ou infantile, d’autant plus que ces boissons ne répondent pas aux besoins nutritionnels des jeunes enfants (cf. mon article dédié). Si ce sujet vous intéresse, je vous ai mis des liens, notamment celui sur les 1000 premiers jours car il existe encore davantage de conseils pratiques sur les autres parties de la maison que ce qui concerne l’alimentation… Bonne lecture !
Source bibliographique :
- 1000 PREMIERS JOURS : Limiter les perturbateurs endocriniens (1000-premiers-jours.fr)
- ANSES : Travaux et implication de l’Anses sur les perturbateurs endocriniens | Anses – Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (juillet 2019)
- MINISTÈRE DE SANTÉ ET DE LA PRÉVENTION : Perturbateurs endocriniens – Ministère de la Santé et de la Prévention (solidarites-sante.gouv.fr)
Diététicienne – Nutritionniste spécialisée en pédiatrie