Enjeu majeur de santé publique, le surpoids ou l’obésité chez l’enfant n’est pas à prendre à la légère ! Selon la Caisse Primaire d’Assurance Maladie, chez l’enfant, le surpoids et l’obésité correspondent à un excédent de graisse dans le corps. Les causes du surpoids ou de l’obésité sont complexes. De récents travaux de recherche indiquent que certains gènes peuvent modifier l’appétit, ainsi que le stockage et l’utilisation des graisses, menant ainsi à l’obésité. Cependant, même si la prédisposition génétique peut contribuer à l’obésité, elle n’en est pas la seule cause. Certains facteurs psychologiques ou comportementaux peuvent aussi en être à l’origine. Le surpoids peut être dû à une alimentation trop riche et une activité physique faible. Mieux vaut mettre en place une prévention, notamment alimentaire, dès le plus jeune âge. Alors, comment en limiter la survenue, impactant la future santé de nos enfants ? Sans stigmatisation et en toute bienveillance, je vais vous donner dans cet article de nombreuses astuces facilement réalisables au quotidien…
Pour commencer…
Dès la naissance, l’enfant a des besoins en lipides, ou matières grasses, très importants pour assurer une croissance impressionnante. Un bébé a, par conséquent, une morphologie souvent potelée jusqu’à l’âge de 3 ans. En revanche, il est important de ne pas se baser sur cet aspect visuel et corporel mais principalement sur les courbes de poids et de taille disponibles dans le carnet de santé. Ces dernières sont complétées régulièrement par le pédiatre, le médecin généraliste ou spécialiste ou la diététicienne-nutritionniste pédiatrique de votre enfant lors de son suivi habituel. Le poids et la taille, relevés à la consultation, seront placés sur les courbes et ces chiffres permettront de calculer l’indice de masse corporel (ou IMC) afin de le reporter également sur une courbe correspondante. Le suivi de l’évolution de ces courbes est essentiel car il s’agit de la méthode diagnostique pour éventuellement parler de surpoids ou d’obésité.
Un changement brutal de « couloir » doit alerter sans paniquer bien évidemment.
Je tiens à préciser, car je l’entends encore trop souvent en consultation que l’ON NE FAIT PAS MAIGRIR UN ENFANT ! En plus des besoins énergétiques liés au métabolisme de base, correspondant à l’énergie de survie, et à l’activité physique d’un adulte, l’enfant a des besoins spécifiques liés à sa croissance staturale et pondérale. Le surpoids ou l’obésité résulte souvent d’un déséquilibre entre les apports nutritionnels et les dépenses énergétiques. Un rééquilibrage alimentaire auprès d’une diététicienne-nutritionniste pédiatrique, la réduction de la sédentarité et l’augmentation de l’activité physique sont les fondements de la réussite.
En pratique
- Avant toute chose, il est nécessaire de respecter les sensations de faim ou de satiété de son enfant. Votre enfant n’a souvent plus faim lorsqu’il refuse ou jette la nourriture, ferme la bouche, tourne la tête, recrache les aliments, ralentit la cadence, veut descendre de sa chaise, est distrait…
- Par ailleurs, il est important de servir les portions adaptées à chaque âge. Pour les premières années de vie des enfants, vous pouvez retrouver sur le site de Ma Petite Assiette un tableau de repas/menus types qui est très apprécié des jeunes parents.
- Vous pourrez d’ailleurs constater qu’il n’y a pas de collation dans la matinée car elle n’est pas nécessaire si votre enfant a mangé un petit déjeuner équilibré (constitué d’un produit laitier, d’un produit céréalier, d’un fruit et d’une boisson).
- Le respect des 4 repas journaliers équilibrés (contenant des fibres grâce à la présence de fruits et légumes midi et soir notamment) ainsi que des horaires réguliers garantissent une satiété sur le long terme et un bon rythme alimentaire. Vous comprendrez aussi qu’un repas sauté puisse facilement engendrer des grignotages.
- On le sait tous, un grignotage est rarement composé d’un fruit ou d’un légume. Il s’agit plutôt de produits gras, sucrés et/ou salés. Je vous recommande donc vivement d’avoir des placards « sains » ne regorgeant pas de ces produits hypercaloriques pour les goûters des enfants.
- Préférez des pâtisseries faites maison en allégeant les quantités de produits sucrés recommandées sur la recette. Ayez des fruits secs ou oléagineux (noix, noisette, amande…). Pensez à faire des salades de fruits, des smoothies, des brochettes de fruits. L’indémodable « pain avec des carreaux de chocolat » sera bien plus rassasiant et moins calorique que les biscuits industriels.
- Pour compléter ces informations, il est important de rappeler que l’eau est la seule boisson indispensable. Vous pouvez ainsi réserver les jus de fruits et les boissons sucrées aux occasions. Vous l’avez compris le but n’étant pas de tout supprimer mais de garder certains aliments particuliers à une fréquence raisonnable pour la santé.
- Dans ce même contexte festif, les fast-foods ne sont pas à consommer plus d’une fois par mois. Les repas en famille sont à privilégier, en mangeant lentement et sans écran.
- Enfin, une bonne hygiène de vie est essentielle à travers un sommeil suffisant (16 à 17h de 0 à 6 mois, 12h à 3 ans, 10h à 6 ans, 9h à 12 ans et 7h après 20 ans) et une activité physique régulière choisie par l’enfant.
J’ai bien conscience que ce n’est pas toujours facile mais il est important de faire du mieux que vous pouvez. Si malgré ces précisions vous rencontrer des difficultés à équilibrer l’alimentation de votre enfant ou à augmenter les dépenses énergétiques, pensez à consulter des professionnels de santé spécialisés, nous sommes là pour vous !
Diététicienne – Nutritionniste spécialisée en pédiatrie
Sources bibliographiques
· CPAM :
o https://www.ameli.fr/herault/assure/sante/themes/surpoids-obesite-enfant/definition-causes
o https://www.ameli.fr/herault/assure/sante/themes/troubles-sommeil-enfant/sommeil-enfant-evolution-etapes
· Courbes AFPA : Chercher un outil – AFPA Association Française de Pédiatrie Ambulatoire
· Site «Manger Bouger » : Manger Bouger