Les laitages (autrement dit : yaourt, fromage blanc, petit suisse)
C’est une question que les parents se posent souvent : peut-on donner des laitages classiques (entendez au lait de vache ou de chèvre ou d’un autre mammifère) aux 0/3 ans ? Quelles sont les différences nutritionnelles avec les laitages destinés aux enfants en bas âge des rayons puéricultures (en dehors du rayon frais) ?
Il faut savoir que les laitages pour bébés sont pratiques, ils se conservent à température ambiante et peuvent donc s’emporter facilement. Cependant, il y a encore peu de temps, ils étaient au lait infantile donc moins riches en protéines que les laitages classiques et par conséquent plus adaptés aux bébés. Mais il devient de plus en plus compliqué d’en trouver. Ils sont désormais réalisés à partir de lait de vache non modifié. Ils sont le plus fréquemment au lait entier garantissant un bon apport en matières grasses, indispensables à cette tranche d’âge. Quelques-uns sont malheureusement au lait demi-écrémé voire écrémé additionnés de crème.
Le deuxième inconvénient des laitages pour bébés est qu’ils contiennent très souvent plus de sucres que les laitages classiques natures. Il y a 2 fois plus de sucres dans un yaourt pour bébés qu’un yaourt nature classique. Depuis peu et grâce à la vigilance des parents, les industriels commercialisent des laitages pour bébés « sans sucre ajouté ». Il sera donc préférable de leur donner des laitages natures classiques ou des laitages pour bébés « sans sucre ajouté » en dépannage ou lors des balades.
Je n’ai pas abordé le sujet des laitages aux fruits, aromatisés et des crèmes desserts car ils contiennent tout autant de protéines et encore plus de sucres, l’équivalent de 2 à 4 morceaux de sucres aux 100g !
Les plats complets
Les plats industriels pour bébés sont nutritionnellement adaptés aux tout-petits car ils apportent une quantité appropriée en protéines ainsi que des légumes et des féculents. Il conviendra d’ajouter de la matière grasse si elle est insuffisamment présente voire totalement absente parfois.
J’attire également votre attention sur la texture de ces plats. Ils ont très souvent une texture hétérogène (petits morceaux très cuits mélangés à une sauce). Cela ne facilite pas du tout l’apprentissage de la mastication. Les enfants en mangeant régulièrement, voire tous les jours, ont par la suite des difficultés à passer aux « vrais » morceaux. De plus, les couleurs de ces plats se ressemblent souvent (rouge orangé, vert, blanc…).
Les enfants ne prennent pas vraiment l’habitude d’être surpris par ce qui leur est proposé et risquent de peu élargir leur répertoire alimentaire.
Les compotes ou purées de fruits
Il existe plusieurs types de compotes :
- Les compotes classiques : elles sont fabriquées avec des fruits et du sucre. En moyenne, 1 pot de 100g de ce type de compote contient 3 à 5 morceaux de sucre. Elles seront donc à limiter.
- Les compotes allégées en sucres : les industriels ajoutent quand même du sucre mais au moins 30% de moins que les classiques, soit en moyenne 3 morceaux de sucre par pot.
- Les compotes « sans sucre ajouté » : ce sont celles à privilégier car il n’y aura que le sucre du fruit dans ces compotes, soit en moyenne 2 morceaux de sucre par pot. La liste des ingrédients confirmera qu’il n’y a pas de sucre ajouté.
Pour conclure, l’important, en tant que diététicienne-nutritionniste spécialisée en pédiatrie, est surtout de faire découvrir un maximum de saveurs et de textures à votre enfant, que ce soit maison ou industriel, et cela passe aussi par la variété que ce que vous allez lui proposer !
Pensez à regarder l’article sur l’étiquetage nutritionnel qui pourra vous aider à déchiffrer la composition des produits que vous achetés.
Diététicienne – Nutritionniste spécialisée en pédiatrie