Vous allaitez votre enfant mais vous devez reprendre le travail prochainement et vous vous demandez comment faire ? Bébé a toujours été nourri au biberon mais depuis quelques temps, il le refuse ? Parmi les autres causes du refus, qui peut apparaître à tout âge, on pourrait parler du changement de lait, des petites maladies de l’enfance, des poussées dentaires, des troubles digestifs, du fait que bébé se lasse du biberon car il grandit, s’affirme et veut passer à une alimentation solide… Alors comment répondre à ses besoins nutritionnels sans cet outil qui nous paraît indispensable ? Une première question que l’on peut se poser est : bébé refuse-t-il la tétine ou le biberon ?
De manière générale
Si bébé refuse la tétine ou que vous ne souhaitez pas lui donner de biberon, vous pouvez utiliser d’autres récipients comme la seringue sans aiguille, le dispositif d’aide à la lactation (appelé DAL), la Babycup, la cuillère, le bout du doigt pour les tous petits, le biberon cuillère, les gourdes pour les grands, la Softcup, la paille… Votre enfant a peut-être aussi une préférence pour la composition de la tétine (silicone, caoutchouc…), la forme ou la taille. Pensez à choisir un débit faible pour la tétine, dans les premiers temps, afin d’éviter le risque d’étouffement pouvant bloquer bébé quant à l’acceptation du biberon.
Si c’est plutôt le biberon qui est rejeté, pensez à le proposer par le biais d’un proche afin que bébé ne sente pas l’odeur de sa maman ou de son lait s’il est allaité au sein habituellement. Peut-être bébé préfère-il le lait froid ou le lait plutôt chaud ? Testez donc de changer la température du lait.
Si vous sevrez votre enfant, il est préférable de ne changer qu’un seul élément à la fois : proposez tout d’abord un biberon avec le lait maternel, puis augmentez le ratio lait infantile vs lait maternel afin de conclure avec un biberon uniquement au lait infantile de façon progressive.
Avant la diversification alimentaire
Dans le cas où votre enfant refuserait le biberon avant même la diversification alimentaire, il est important de savoir qu’il peut exister des causes pathologiques à cela : intolérances ou allergies alimentaires, freins de langue ou de lèvres, succion inadaptée, troubles de l’oralité alimentaire… Afin d’évincer ou de confirmer cela, vous pouvez vous faire aider par une consultante en lactation ou un professionnel de santé spécialisé en pédiatrie. Dans cet article, nous allons plutôt continuer de parler du refus du sein ou du biberon non pathologique.
Pendant et après la diversification alimentaire
Petit rappel : à partir de 6 mois, il est recommandé qu’un enfant consomme au minimum 500ml de lait par jour ou équivalent : comprenez, équivalent en calcium ! Concernant les enfants en cours de diversification ou diversifiés qui refusent le lait, je vais donc vous donner ces fameuses équivalences au lait. 150 à 180ml de lait infantile apportent autant de calcium que des laitages natures au lait entier comme 1 yaourt (125g), 1 fromage blanc (100g), 2 petits suisses (120g), 1 faisselle (100g) ou 30g de fromage…
Par ailleurs, sachez également que certaines eaux minérales apportent du calcium. Limitez toutefois la consommation à quelques dizaines de millilitres par jour pour ne pas surmener les reins des bébés. Les fruits oléagineux (amandes, noisettes, noix, noix de cajou…) apportent aussi du calcium et leur teneur en acide gras essentiels est intéressante. Ils peuvent être introduits en poudre dans les préparations ou en purée directement sur les tartines.
Vous pouvez enrichir vos préparations (soupes, purées, plats, compotes, desserts…) avec quelques cuillères-mesures de lait infantile en poudre (ou liquide ou de lait maternel, si cela ne liquéfie pas trop votre préparation). Vous avez également la possibilité de faire de la béchamel pour agrémenter vos plats et des desserts à base de lait comme des yaourts maison au lait infantile acheté directement en bouteille (ou à défaut du lait entier UHT), des desserts lactés type semoule fine au lait, riz au lait ou bouillie de céréales infantiles avec du lait et de la fleur d’oranger, de la vanille ou de la cannelle par exemple. Pour les plus grands ou dans le cadre de la diversification alimentaire menée par l’enfant (DME), pensez à faire des crêpes, des pancakes, des muffins, des biscuits… avec du lait infantile !
J’insiste sur le lait maternel ou infantile car il a un véritable intérêt nutritionnel : faible apport en protéines, présence d’acides gras essentiels, source de calcium et apport de fer dans le cas du lait infantile !
Si vous substituez le lait par toutes les astuces données dans cet article, n’oubliez pas de bien hydrater votre bébé à côté. En effet, le lait maternel ou les biberons apportent une quantité non négligeable d’eau. N’oubliez pas que ce refus n’est souvent que transitoire, il est primordial de ne pas forcer et de respecter l’appétit de votre enfant. Ayez toujours en tête que les repas doivent être un moment de plaisir et que persévérance rime avec patience !
Diététicienne – Nutritionniste spécialisée en pédiatrie
